L’Harmattan, 2011 (1958)
Pris dans le tourbillon d’une vie survoltée, l’homme semble avoir perdu le sens du repos et de la contemplation; se nourissant volontier d’ecorces, c’est-à-dire de superficialité, il n’a plus conscience de la qualité du fruit. C’est pourquoi il croit volontier à la faillite des valeurs traditionelles et des religions, s’engage dans des voies sans issue et, désorienté, devient la proie d’un désespoir nihiliste.
Saisir les racines de l’impasse dans laquelle s’est engagé l’esprit moderne, tel est le propos de cette réédition des Stations de la Sagesse, un classique paru pour la première fois en 1953. Les essais réunis dans ce recueil visent à dégager le sens profond des doctrines religieuses et des sagesses traditionnelles pour satisfaire au besoin de causalité et d’intelligibilité propre à l’esprit humain, trop souvent méconnu et négligé par les enseignements religieux fondés sur la seule croyance.
La nature transcendante et primordiale de la Révélation, de l’intellect, de la foi et de la prière se trouve alors replacée dans un cadre qui permet de résoudre l’apparente incompatibilité entre la métaphysique – communément confondue avec la pensée rationelle – et l’amour de Dieu, si souvent envisagé du seul point de vue de la sentimentalité. Ainsi le lecteur prend-il consience que les religions parlent à son intelligence et a son sens de la beauté pour lui faire découvrir la “splendeur du vrai”, et le guider dans sa quête de la sagesse.
Jan Olof Bengtsson 